THE CLASH : le contrat qui tue

Publié le par getfever


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Le temps était maintenant venu pour Bernie Rhodes de montrer ses talents en économie, d’être plus keynésien que marxiste. Mais le contrat qu’il a fait signer aux Clash était le pire possible.
Il offrait à CBS une décennie d’options à sens unique tout en cédant tous les territoires à la multinationale pour une avance de cent mille livres qui ferait les gros titres des journaux, sans même s’assurer d’un tour support de la part du label. Strummer a admis que c’était «une erreur», mais pas avant 1979, époque à laquelle il a été obligé d’avouer, «Je n’ai pas lu le putain de truc, j’ai juste signé cette saloperie, comme un idiot, parce que je faisais confiance à mon manager, et qu’il m’a dit, “Signe-le.”»
Le contrat fatidique était rédigé de telle façon que les Clash n’avaient quasiment aucune chance de «rembourser» les avances empochées; tandis que CBS détenait les droits pour le monde entier, ce qui voulait dire que le label pouvait refuser de sortir les disques aux États-Unis (ce qu’il ferait avant la fin de l’année), tout en empêchant le groupe de trouver un autre distributeur. Bernie s’est avéré être un marchand des quatre-saisons plutôt qu’un homme d’affaires, rejetant un contrat avec Polydor qui offrait une avance plus faible, mais pour beaucoup moins d’albums, et contenait ce qui, rétrospectivement, aurait pu être une clause inestimable – stipulant que le coût de tous les enregistrements serait supporté par le label et non par le groupe. Strummer continuerait à prétendre qu’il y avait un plan derrière tout ça, mais Rhodes semblait simplement ne pas savoir que le diable se cache dans les détails, ou peut-être qu’il s’en fichait complètement.

Joe Strummer:

On était si totalement créatifs... les décisions de business apparaissaient complètement hors de propos... J’étais juste content qu’on soit capables de faire un disque. Signer avec CBS... était une tentative consciente de la part de McLaren et de Rhodes de sortir rapidement d’un truc confiné. Ils étaient allés à New York et ils haïssaient que le punk soit... sur Bowery, et c’est resté comme ça pendant cinq ans. Il n’en est jamais sorti. [1979]


extrait de "Babylon's burning" de Clinton Heylin (chapitre 3.1 / p.193-194)


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London's burning (live)


Filmés à Munich (avec un étrange plan en plongée depuis un balcon) le premier hymne du groupe joué à fond les ballons...




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Publié dans Punk-art (1-77 - 4-77)

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