WIRE : parfaitement inclassables/indispensables.

Publié le par getfever

 
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Colin Newman:

Graham m’a passé le texte de Lowdown et je suis parti écrire la musique. Pendant tout le mois suivant, je me suis assis dans ma chambre et j’ai déconstruit la musique rock... L’idée, c’était... de ne pas faire du punk... mais quelque chose de plus réduit. Wire n’a pas été conçu en toute innocence, mais il me semblait que faire un autre groupe punk n’était pas une bonne idée. Faire quelque chose d’autre, plus comme ce que faisaient les Ramones, mais sans être surf, quelque chose de plus sérieux et de plus enraciné dans la tradition britannique... «[anti]rock». J’aimais la façon dont les Ramones abordaient cette culture du «tu dois payer ton dû»... La première conversation que j’aie eue avec Graham... on a parlé de tout, de Free à Spirit en passant par The Move. Beaucoup de tout ça était conceptuel... C’était, «ça, on s’en fout» et comment arrive-t-on à l’étape suivante? On enlève encore plus d’éléments.

Au cours de leur passage de vingt-cinq minutes au Roxy Club, le 2 avril 19977, ils ont joué dix-sept chansons (neuf d’entre elles formeraient plus tard le cœur de Pink Flag, un album que Newman décrit comme «une série d’esquisses, déconstruisant d’autres chansons»). Ça a commencé avec Lewis au micro, disant, «Faites attention. Ceci est commercial», ce qui s’est avéré être le titre d’un instrumental de trente secondes. L’expérience entière a rendu perplexes les amateurs de pogo qui avaient payé leur place et annonçait un niveau d’incompréhension qui poursuivrait toujours Wire.
Comme s’en rappellerait plus tard Lewis, «Ce que nous avons essayé de faire ce soir-là semblait encore plus contrariant, parce qu’on ne pouvait même pas pogoter dessus pendant très longtemps – les morceaux étaient tellement courts.»
Newman note aujourd’hui, «C’était évident qu’on n’était pas un groupe punk, mais il n’y avait pas de nom pour ce qu’on faisait.»

extrait de "Babylon's burning" de Clinton Heylin (chapitre 3.1 / p. 221-222)

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HEARTBEAT  (Live TV)

Sans aucun hit à leur actif, et toujours soucieux de "voler sous les radars", Wire a laissé peu de traces filmées. On a quand même trouvé, pour célébrer le groupe le plus furieusement radical de ces années punk, un passage sur la TV allemande, en 1979, qui ne rend pas tout à fait compte de la fureur dont ils étaient capables... mais qui est quand même une putain de chanson, directement accessible (ce n'est pas toujours le cas) et pourtant tout à fait barrée. Leur marque de fabrique... A retrouver / à découvrir sur leurs albums.




Ne manquez pas la présentation détaillée du livre "Babylon's burning" sur le site de son éditeur "Au Diable Vauvert" (possibilité de commande en ligne, sans frais de port pour la France métropolitaine)

Publié dans Punk-art (1-77 - 4-77)

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