ORCHESTRAL MANOEUVRES IN THE DARK : electro-post-punk?

Publié le par getfever


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De nouvelles preuves que la scène punk de Liverpool auparavant latente avait passé les deux dernières années à s’armer de courage pour affronter le postpunk et/ou à voler des synthés ont été fournies par un autre single sorti en 1979. De façon assez impertinente, Electricity était publié par le label indé de Manchester, Factory. L’entrée d’OMD dans les annales du postpunk était un disque parfait pour Factory, à part qu’il était l’œuvre d’une bande de gars de Liverpool. Leur sensibilité pop ferait que quand ils atteindraient les charts avec Messages, au mois de mai suivant, ce serait sur leur propre label, DinDisc.
Avec le départ d’OMD, Factory était au moins en position de se concentrer sur la scène musicale de Manchester. Tony Wilson, son fondateur, s’imaginait encore comme une sorte de Bob Last; son approche de la création d’un label reflétait franchement ce qu’avait fait Last avec Fast Product, ce que Wilson a complètement admis devant Ian Wood en mars 1980, peu de temps avant que la mort de Ian Curtis ne modifie sa vision du monde.

Tony Wilson:

J’ai pensé que... Bob Last... avait prouvé qu’on pouvait le faire, que ce n’était pas si difficile [de monter un label]... On s’est donc mis au boulot, pensant sortir un sampler et voir ce qui se passerait... Manchester, je le savais, était la ville musicale la plus importante du monde, plus vivante que Londres. Et... elle avait besoin d’un nouveau label!... Ma mère m’avait laissé un peu d’argent et quelques Sicav. Le sampler a coûté en tout trois mille six cents livres, j’ai laissé les recettes dans la caisse et vendu les Sicav pour payer l’enregistrement de l’album de Joy Division... L’idée était de sortir un album... qui serait à sa façon aussi important et aurait autant de succès que Stiff Little Fingers, ce qui est le cas, à bien des égards. [1980]

Wilson, farouche régionaliste, était très dédaigneux de «ces idiots de Londres» (son terme pour désigner les majors en août 1979). Il voyait Factory comme «une attaque du music business – pour leur montrer que nous faisons [bien mieux] ce qu’eux sont suppo- sés faire... et c’est pourquoi nous voulons être dans les charts... Je joue avec la culture pop».


extrait de "Babylon's burning" de Clinton Heylin (chapitre 6.1 / p. 505-506)


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ELECTRICITY (vintage clip)

On peut raisonablement affirmer que ce single est le premier disque du genre "electro" à atteindre les charts. Kraftwerk avait livré le mode d'emploi, OMD, plus pop et plus mignons, raflèrent la mise






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Publié dans Postpunk 1979

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