THE JAM : les "part-time punks" excommuniés

Publié le par getfever


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La tournée White Riot de Clash était une reformulation de la tournée Anarchy des Sex Pistols, présentant quatre ou cinq groupes à l’esprit punk. Comme McLaren, Rhodes avait besoin d’au moins un groupe ayant un tour support (NDLR : un soutien financier de la maison de disque) il a engagé ce groupe pas-si-punk que Polydor avait signé après avoir raté les Clash: les Jam, qui avaient déjà mis en boîte leur 45 tours incendiaire, In The City, et qui sur scène pouvaient faire mieux que se défendre face aux têtes d’affiche. (…)

Les Jam avaient non seulement un tour support, mais ils offraient un contrepoids nécessaire aux trois autres groupes de première partie (Buzzcocks, The Slits,  The Subway Sect), qui avaient tous eu une année de vaches maigres en ce qui concernait les concerts et cherchaient encore comment dire ce qu’ils voulaient dire.

Malheureusement, les Jam avaient déjà commis le péché charnel selon Rhodes, en créant une distance entre eux et le collectif Clash, quand Paul Weller avait déclaré à Sounds en mars, «On n’est pas branchés sur la politique et tous ces trucs comme les Clash et Generation X. On est à la marge de la scène punk mais on attire aussi des gens branchés sur les sixties.» Le même mois, il avait déclaré à un Sniffin’ Glue auparavant hostile que «Aujourd’hui, beaucoup de groupes ont une image de ce que devrait être un groupe punk – monter sur scène et chanter que tu en as marre... avec une sorte de regard vide – c’est de la merde absolue!»

Ils ont tenu légèrement plus longtemps que les Damned sur la tournée Anarchy, mais quand Weller a donné une interview au milieu de la tournée dans laquelle il laissait entendre qu’il n’avait aucune foi dans les solutions socialistes, le conflit a été inévitable (un Weller aigri avait dit au NME qu’il envisageait de voter pour les conservateurs aux prochaines élections, une déclaration qui reviendrait le hanter périodiquement).

Quand Rhodes a attendu des Jam qu’ils subventionnent les autres groupes, ils ont rechigné, puis ils sont partis – au milieu de «beaucoup d’accusations de sabotages sonores», selon un membre des Buzzcocks. Ils sont restés à couteaux tirés même après leur départ, les Clash envoyant un télégramme au trio après la victoire du Parti conservateur aux élections ce mois-là: «Félicitations pour la victoire au Merseyside et à Manchester. Maggie sera fière de vous. On se voit en Afrique du Sud pour s’entraîner au tir. The Clash.»

extrait de "Babylon's burning" de Clinton Heylin (chapitre 3.3 / p. 247-248)

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ETON RIFLES (TV live)

"Pas-si-punk", donc... Mais néanmoins capable d'aligner quelques chansons redoutables comme ce brillant "Eton Rifles" qui fera une belle carrière dans les charts... Version live enregistrée pour "Something Else", l'émission de Tony "Factory records" Wilson (small world, isn't it?)





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