THE TALKING HEADS : (ne pas) faire sens

Publié le par getfever


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Les Talking Heads avaient certainement fait montre d’instinct pour être «au bon endroit – au bon moment». Descendant des Artistics, un groupe formé par David Byrne à l’école d’art et de design de Rhode Island, Talking Heads étaient arrivés à New York par étapes, Byrne à l’automne 1974, Chris Frantz et sa petite amie Tina Weymouth au début du printemps de l’année suivante. En mai 1975, le trio était prêt à faire ses débuts au CBGB, et quelques semaines plus tard ils semblaient être devenus les chéris du Lower East Side. Les autres groupes étaient loin d’être enchantés.

Tina Weymouth:

On a toujours été à l’écart de la scène CBGB. Ils étaient très prétentieux envers nous là-bas... La première fois qu’on y a joué, c’était notre deuxième concert de tous les temps et on a très vite commencé à avoir de la pub. Les autres groupes n’aimaient pas ça, ils se montraient très hostiles... Notre public était très différent de celui des Ramones et de Television.

Des publics différents, mais le même bon vieux club. Les Ramones, en apparence peu arty, étaient moins scandalisés que leurs pairs par la présence parmi eux de ces étudiants en art. Après avoir ouvert le festival en tandem, Tommy Ramone a essayé de s’assurer que les Heads étaient disponibles pour la plupart des concerts locaux, «On a vu tout de suite que ça marchait... Même si les Ramones jouaient dur et sale, conceptuellement, il y avait beaucoup de similitudes, tout particulièrement le minimalisme.»
Dans les deux cas, le minimalisme provenait d’insuffisances techniques, mais alors que les Ramones prétendaient être inconscients de l’effet recherché, Byrne avait adopté l’intellectualisme conscient de Television et de Patti Smith. Il a récemment décrit la majorité des groupes du CBGB comme «une simple version plus débraillée des Stones. Les mêmes fringues et les mêmes poses. J’ai pensé: voyons si on peut tout simplement virer tout ça, repartir de la case départ». Tournant rapidement le dos à la tradition rock, les Talking Heads avaient dépassé tout ça à l’époque de leur deuxième album.


extrait de "Babylon's burning" de Clinton Heylin (chapitre 3.2 / p. 234-235)

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VIDEO  1 : PSYCHO KILLER (live at CBGB 1975)

Attention, archive rare! Fimé en noir et blanc lors d'un de leur premiers passages au mythique CBGB, ils sont encore un trio (Jerry Harrison, ex-Modern Lovers, ne les a pas encore rejoint) pour jouer le titre qui deviendra pour le groupe un genre d'hymne. Encore hésitants et maladroits, pas très assurés sur leurs pattes (on dirait Bambi) difficile de croire que ce groupe va dans les cinq années suivantes, en trois albums (avec Brian Eno aux manettes) réinventer la fusion rock-funk et ouvrir la brêche de la "world music".






VIDEO  2 : PSYCHO KILLER  (live at OLD GREY WHISTLE TEST 1978)

Trois ans plus tard, et toujours en live mais cette fois en couleurs pour la TV anglaise. Avec Jerry Harisson pour étoffer le son et une Tina Weymouth plus assurée dans son jeu de basse... Ne loupez pas le chorus final, (hommage inconscient à Television?)






VIDEO  3 : PSYCHO KILLER (live à ROME 1980)

Pour mesurer le chemin parcouru : toujours la même chanson, cette fois par le groupe "élargi" (avec Adrian Belew à la guitare) enregistré à Rome, et visible uniquement sur YouTube.



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