THE CLASH : les superstars de la Révolution?

Publié le par getfever


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L'album The Clash avait été enregistré en trois week-ends dans ce que Strummer décrirait plus tard comme «le studio le moins cher possible. J’ai eu l’impression qu’ils allaient dépenser pour nous le prix d’un sandwich aux œufs». En fait, au vu de leur contrat, il était dans l’intérêt de CBSde les encourager à accumuler les frais vérifiables. C’était les Clash qui voulaient que tout soit aussi minimal que possible. Leur méfiance envers le processus lui-même était telle que l’ingénieur du son Simon Humphrey les a trouvés «hostiles à toute technique employée avant le punk. Donc, s’il y avait quelque chose comme une harmonie, une guitare doublée, ou même un raccord... ils pensaient que vous étiez en train d’essayer de les affadir, ou de démolir toute l’éthique punk». Strummer a également étalé son inexpérience (et son zèle), en essayant d’enregistrer la totalité de ses parties chantées à chaque prise.

Simon Humphrey:

[Joe] ne voyait pas une prise de chant comme quelque chose qu’on travaillait pour l’améliorer. Il se donnait à 100% dès le départ. C’est la raison pour laquelle il fallait plus ou moins l’enregistrer à la première prise, parce que c’était la seule que vous
alliez avoir.

Quelques années plus tard, Strummer a confié au magazine Record qu’il était toujours «à la recherche de l’anéantissement suprême, la sensation ultime sur chaque chanson. Mais ce n’est pas quelque chose que tu peux simplement obtenir comme ça; tu dois t’exciter toi-même jusqu’à un sommet hors d’atteinte». S’il a maintenu ce «sommet hors d’atteinte» tout au long de la plupart des séances du premier album, ça a été une rude épreuve, pas uniquement pour ses cordes vocales, mais aussi pour son humeur. Et c’est le manager Bernie Rhodes qui en faisait les frais, quand il venait en studio remonter le moral de ses troupes. Au moment même où ses disciples étaient en train de faire éclore tout ce qu’il avait semé dans leurs esprits, Rhodes commençait déjà à être de trop.

Simon Humphrey:

Si Bernie était là pendant plus d’une demi-heure environ, soit Mick soit Joe commençait à en avoir marre de lui... et ils lui disaient de se barrer. Parce qu’il ne faisait que parler pour ne rien dire. Il faisait ce truc du grand manager punk qui essaie d’entretenir une attitude, et il disait toutes ces bêtises à propos de l’anarchie et bla-bla-bla.

La seule contribution de Rhodes à l’album a été de s’assurer que ce dernier, et le single qui l’annonçait, ne chasse pas sur le territoire du grand public. Il s’était aussi mis en tête depuis longtemps que si un groupe «important» refusait d’apparaître à Top of the Pops, cela ferait boule de neige pour se terminer par un boycott général, tout comme les chanteurs folk américains avaient boycotté avec succès l’émission de télé nationale Hootenannyau au début des années 60 parce que ABC avait mis Pete Seeger sur liste noire. Il expliquerait son raisonnement quelques années plus tard au NME.

Bernie Rhodes:

L’idée de ne pas faire Top of the Pops était que si tout le monde arrêtait de la faire, il faudrait qu’il y ait une nouvelle émission de télé... Ce que je dis c’est que – et c’est toujours le problème avec la pop – si ces braves gens prenaient une position unifiée pour s’emparer des moyens de production, leurs déclarations seraient percutantes et non secondaires. [1980]

extrait de "Babylon's burning" de Clinton Heylin (chapitre 3.3 / p. 247-248)

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1977, WHITE RIOT & LONDON'S BURNING + INTERVIEW (Video promo)

Pas de passage à Top Of the Pop, donc. Mais en avant pour cette vidéo promotionelle bien réjouissante, bien qu'en play-back. On ne voit jamais le batteur, le tournage a donc sans doute eu lieu entre le départ de Terry Chimes et l'arrivée de Topper Headon.





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