BLACK FLAG : la Californie versant punk

Publié le par getfever

 
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Mike Watt:

Le punk-rock était important en Angleterre quand on a commencé, mais en Amérique, ce n’était presque rien. Comme c’était petit, on devait avoir une sorte de structure. Pas seulement les groupes, mais les artistes, les gens des fanzines. On a créé notre propre univers parallèle... On devait le faire, sinon ça serait mort. Il n’y avait pas de marché pour ça, alors on a fabriqué notre petit monde... Plein de groupes d’Hollywood n’ont jamais tourné – Je pense que seuls les Dils avaient un camion. Peut-être cela venait-il de l’expérience de radioamateur de Greg Ginn, mais il pensait que, si on essayait, on pouvait aller plus loin, «Ne gardons pas ça caché comme un secret. Sortons et allons jouer.»

Peut-être y avait-il une autre raison pour que Black Flag semble si motivé par l’extension de ses frontières – il ne se sentait pas tout à fait bienvenu à L.A. Ses options, déjà peu nombreuses, se sont encore réduites après un concert gratuit au Polliwog Park de Manhattan Beach à l’été 1979. Selon Morris, ils l’avaient obtenu parce que «Greg avait persuadé le gars de Manhattan Beach Parks & Recreation qu’on avait des chansons de Fleetwood Mac dans notre répertoire.» Quand le promoteur leur a demandé d’en fournir la preuve, Ginn l’a fait patienter, «Je lui promettais régulièrement de lui donner un aperçu de notre musique, mais je savais bien que si je l’avais fait, il ne nous aurait jamais laissé jouer.»

Quand Black Flag s’est déchaîné par un après-midi de carte postale dans le parc, le groupe a été bombardé de divers aliments par des pique-niqueurs mécontents. L’expérience a débouché sur une première marque d’attention des médias, ainsi que sur un communiqué de presse d’excuses d’un responsable des événements spéciaux penaud. De retour dans leur cachette d’Huntingdon, ils n’y ont pas été mieux accueillis. Comme le dit Morris, les gens du coin «nous considéraient comme des anarchistes et des terroristes – comme si on construisait une arme nucléaire dans notre local de répétition», mais une telle hostilité ne faisait que renforcer leur détermination.

Keith Morris:

Notre dévouement à notre cause était sans limites. On allait faire un vacarme énorme, emmerder les gens et déconner autant que possible, et on n’avait pas d’autre choix que de jouer pour notre plaisir et celui d’une poignée d’amis. Ce raffut et la formation qui le produisait étaient trop odieux pour être associés à la plupart des autres groupes.

extrait de "Babylon's burning" de Clinton Heylin (chapitre 7.1/ p. 571-572)


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Can't decide (live)

Plus que les autres, l'Ecole californienne du punk a fait de la scène son terrain de jeu favori. Jouer vite, jouer fort. Hardcore, quoi... Démonstration avec Blag Flag filmé en 84.






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Publié dans Hardcore 1980-1982

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