THE POP GROUP : les racines de la scène de Bristol

Publié le par getfever

 
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Mark Stewart:

Initialement, le Pop Group, c’était un peu du battage publicitaire – rien qu’une manœuvre pour sortir de Bristol – mais une fois qu’on a été dans cette position, on était complètement ouverts. Ils déliraient dans leurs saxophones – et je me contentais de dire n’importe quoi, tout ce que je trouvais intéressant.

Stewart avait plein de choses à dire. Dans une de ses premières interviews au NME, en février 1978, il déclarait, «On veut créer quelque chose qui puisse être à la fois bon et mauvais. On veut être les beatniks de demain.» Quand l’étonnamment accrocheur
She’s Beyond Good & Evil est entré dans leur répertoire, il est apparu traiter plutôt du «dérèglement des sens» que de quoi que ce soit d’ouvertement politique.

Mark Stewart:

Le simple fait que Nietzsche ait utilisé l’idée d’au-delà du bien et du mal ne veut pas dire que ça ne peut pas être utilisé dans un concept différent... Pour moi, She’s Beyond Good & Evil(Elle est au-delà du bien et du mal) vient plus d’une tradition mystique. Ma grand-mère était une voyante, mon père est un occultiste assez extrémiste... Mon vieux ne parle que de ces dimensions parallèles, où Patti Smith est allée, où Lautréamont est allé... Jusqu’aux années 20, il y avait toujours des mystiques en société, chaque cour avait ses mystiques... Et si tu essaies de jammer et d’atteindre un certain niveau de liberté – comme Albert Ayler –, tu arrives au point où les choses deviennent intéressantes. J’essaie de vivre près de ce point... Donc, ça ne parle pas particulièrement d’une femme. C’est plus, «Qui a le droit de juger? Qui a le droit de parler?»

L’ambition et les idées – à une rare exception près comme She’s Beyond Good & Evil– l’emportaient encore sur la musicalité dans ce que faisaient Stewart et son groupe. Stewart précisait dans une interview de 1979 que l’écart entre l’idée et son exécution n’était pas un problème, «Quand on a commencé, on démarrait en jammant. C’était une expression libre... Maintenant on veut juste être compris; libre ne veut pas nécessairement dire obscur.»
Ce qu’ils tentaient, dans l’esprit de Stewart, c’était de «traverser le nihilisme... pour en sortir avec quelque chose de positif». Et Stewart utilisait le genre de langage que les journalistes adoraient, expliquant ce qu’il cherchait à atteindre, où le punk devait aller selon lui; toutefois, pour l’instant, ses interviews en disaient plus long que la plupart des concerts du Pop Group.

Mark Stewart:

Une des choses principales qu’on veut faire sur la tournée, c’est briser la barrière entre l’artiste et le spectateur. On veut essayer de faire participer le public. Peut-être aimerait-on jouer sans scène afin que, plutôt que l’un vive un événement excitant et que l’autre soit un spectateur végétatif, on puisse avoir quelque chose de global. Sinon, c’est comme d’aller voir un film où des gens vivent des émotions à votre place. [Sounds 24/3/79]
 

extrait de "Babylon's burning" de Clinton Heylin (chapitre 4.3/ p. 350-351)


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She's Beyond Good and Evil (clip)

The Pop Group aura une large descendance. Dans ce titre, on trouve les premiers accents "tribal white funk" qui deviendront quelques années plus tard la marque de fabrique du plus illustre rejeton de la famille : Rip Rig & Panic.






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