BLONDIE : la belle au milieu des affreux

Publié le par getfever


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Le prototype de Blondie, encore sous le nom de Stilettoes, a fait sa première apparition au CBGB à peine un mois après les débuts de Television. Il suffisait d’être recommandé par quelqu’un.

Chris Stein:

En ce qui concerne les Stilettoes et Television, Hell sortait avec Elda – une des Stilettoes – et elle nous a dit, «Oh, j’ai entendu cette bande de gars, ils s’habillent comme des vieillards, ils sont très drôles, et ils jouent downtown, dans ce bar bizarre.» Nous leur avons demandé où ils jouaient, et ils ont dit au CBGB.

La première affiche Television/Stilettoes au CBGB a squatté une série de dimanches de mai 1974 (vanté par de nouveaux tracts reprenant des commentaires positifs de gens comme David Bowie, Patti Smith et Danny Fields). Pourtant, les Stilettoes étaient une survivance de l’époque du Mercers, trois filles sur le devant de la scène avec un groupe garage dépenaillé derrière elles, mélangeant reprises de classiques rock et pastiches.
Stein et Debbie Harry, sa petite amie, ont pourtant rapidement compris dans quel sens soufflait le vent. Un ou deux mois plus tard, ils s’étaient débarrassés des éléments évoquant des Supremes trash, soit Elda Gentile et son amie noire Amanda. Bien qu’ils aient engagé deux autres filles remarquables aux yeux de velours, Tish et Snooky (qui formeraient plus tard les Sic Fucks), celles-ci n’étaient que des choristes. Chris et Debbie se sont alors renommés Angel & the Snakes (pour un unique concert), puis Blondie, mettant Debbie au centre de la scène une bonne fois pour toutes.
Ils ont fait leurs débuts sous cette nouvelle forme dans le bar de Bowery, désormais en pleine effervescence, en août 1974.  À cette époque, Blondie avait en commun avec Television une incompétence intrinsèque et une reprise étonnamment orthodoxe de Venus De Milo. Alan Betrock, collectionneur de l’éphémère rock et sorte d’éditeur qui allait enregistrer les premières maquettes du groupe, se souvenait qu’ils «ne pouvaient simplement pas jouer live. Ils s’arrêtaient au milieu d’une chanson et recommençaient, les amplis tombaient en panne, la guitare tombait en panne, ils cassaient des cordes et n’en avaient pas de rechange». Tish et Snooky préfèrent aborder la question avec plus de délicatesse, suggérant que le Blondie des débuts «avait un son complètement différent [de celui qu’il aurait par la suite]. Il n’y avait rien de sauvage, mais c’était brut. Ce n’était pas rapide et bruyant comme les Ramones. C’était assez amusant de voir comment nous trouvions notre place à l’époque, sans la trouver».

extrait de "Babylon's burning" de Clinton Heylin (chapitre 1.1 / p. 23-24)

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A GIRL SHOULD KNOW BETTER (live at CBGB)

Et encore une rareté dans l'album vidéo : Blondie au CBGB en 1975. Bien plus excitant que la débacle simili-disco dans laquelle le groupe finira par s'engloutir (et par pure charité, on ne dira rien de la carrière solo de Debbie Harry...)





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